Entretien croisé avec Sophia et Calum

Rencontre avec Sophia et Calum

Percussionnistes aux Ondes plurielles

Les Ondes plurielles ont la chance d’accueillir de jeunes musiciens en voie de professionnalisation, comme Calum Saunière et Sophia Martin, qui seront au pupitre des percussions dans la Danse macabre de Saint-Saëns, après déjà plusieurs sessions avec les Ondes (Musique pour cordes, percussions et célesta de Bartok, la Valse de Ravel, Tangos d’Olivier Rabet, Les Planètes de Holst, etc…)

Où en êtes-vous dans vos parcours de musiciens ?

Calum : Je suis en première année de licence au Pôle supérieur d’enseignement artistique de Paris-Boulogne (PSPBB), dans la classe de Christophe Bredeloup, après être passé par le conservatoire du 10e arrondissement de Paris, et la classe d’orchestre du 12e.

Sophia : Je prépare les concours d’entrée aux Conservatoires nationaux supérieurs de musique (CNSM), je tente Lyon cette année en suivant les cours de plusieurs professeurs, à Montrouge, dans le 10e arrondissement, mais aussi au CRR de Paris dans la classe de Marimba d’Éric Sammut. Je suis arrivée ici il y a trois ans, après avoir eu mon DEM à Lyon. J’avais envie de me confronter à de nouveaux défis !

Pourquoi les Ondes ?

Calum : J’aimerais jouer en orchestre symphonique plus tard, alors c’est enrichissant d’être aux Ondes pour découvrir du répertoire. Et puis, on se retrouve entre copains !

Sophia : C’est une chance de pouvoir jouer des programmes ambitieux alors que nous ne sommes pas encore pros. Sans compter que les Ondes invitent de supers chefs dont on a entendu parler !

Comment vous préparez-vous aux sessions ?

Sophia : On désigne un chef de pupitre et on décide des répartitions (triangle/cymbale, grosse caisse/tam). On travaille individuellement, on écoute les enregistrements disponibles, puis on se retrouve en partiel. On teste des choses, on se donne des avis… plutôt cash, car on est potes !

Calum : Et après on ajuste en fonction de ce que veut le chef !C’est un orchestre composé de musiciens que je connais et apprécie de longue date, dont je sais l’engagement et le plaisir de relever des défis artistiques.

Quels sont vos instruments et répertoires de prédilection ?

Calum : Surtout la caisse claire ! Et aussi les timbales. Quant au répertoire symphonique, je dirais Ravel et Mahler… Mais j’adore aussi le répertoire de brass band, et je joue avec le Paris Brassband !

Sophia : J’aime beaucoup les claviers (marimba, vibraphone), dans du Couperin, des arrangements de Bach, du Satie, de la musique contemporaine…Et la grosse caisse à l’orchestre ! Pour l’instant je ne veux pas m’enfermer dans un style, j’aime des choses très différentes, les effets sonores, les jeux de spatialisation, la mise en scène, et j’espère continuer à multiplier les projets, de l’orchestre symphonique aux musiques actuelles en passant par des spectacles pour enfants avec comédiens, ou des duos de percus.


Programme du concert 88 touches de poésie

Programme du concert 88 touches de poésie

Augusta Holmès (1848-1903), La nuit et l’amour, extrait de Ludus pro patria (1888)

Figure à la fois moderne et romantique de la fin du 19ème siècle français, Augusta Holmès est aujourd’hui bien oubliée. Pourtant, à une époque où les femmes ne pouvaient pas entrer en classe de composition au conservatoire, elle s’affirma de manière éminente, élargissant les possibilités d’expression auxquelles on les restreignait jusqu’aux très grandes formes (l’État lui confia même une Ode pour le centenaire de la prise de la Bastille qui fut jouée par 1 200 interprètes !). Figure des cercles musicaux et littéraires de l’époque, elle vivait de manière libre, sans mariage, sa quintuple maternité.

La nuit et l’amour est un intermède sensuel à l’intérieur d’une grande symphonie-oratorio écrite dans l’ambiance belliciste de reconquête française après la défaite contre l’Allemagne en 1871 (Ludus pro patria peut se traduire par « jeu patriotique »). En partie inspirée par le Wagner du prélude de Lohengrin, Holmès met en valeur un thème extrêmement lyrique, en variant son intensité, en le faisant passer d’un groupe d’instruments à l’autre et, après une apothéose d’une grande puissance, en lui faisant retrouver une quiétude un temps disparue.

Franz Liszt (1811-1886), Concerto pour piano n°2 en la majeur (1857)

L’image du Liszt virtuose du piano, doté de doigts gigantesques dont la vitesse faisait tourner la tête de son public, a été tellement forte qu’on peut avoir tendance à réduire ce musicien à cet aspect purement spectaculaire. Bien sûr, ses œuvres n’hésitent pas à mettre en valeur toutes les possibilités de son instrument, et ce deuxième concerto pas moins qu’une autre : vous entendrez des glissandos sur toute l’étendue du clavier, des octaves enchaînées à un rythme surnaturel, et une densité de notes par seconde assez dantesque. Toutefois, et à la différence peut-être du premier concerto, pourtant plus célèbre, Liszt nous donne à entendre ici toute la variété de son génie. La composition est aventureuse : un thème, énoncé dès l’introduction par les bois, est infiniment repris dans des dimensions toujours différentes ; les six mouvements s’enchaînent de manière continue ; l’orchestration est riche et parfois surprenante, laissant la part belle aux différents instruments, le piano devenant parfois accompagnateur de tel ou tel soliste (on pense notamment au délicat et sobre – osons appliquer ces mots à Liszt ! – mouvement lent). Les émotions provoquées en deviennent bien plus profondes et différenciées et enrichissent la réelle admiration que nous ne pouvons nous empêcher de ressentir devant la dextérité du soliste qui nous offre un tel feu d’artifice.

Camille Saint-Saëns (1835-1921), Danse macabre (1875)

L’une des œuvres les plus célèbres de Saint-Saëns est une mise en musique évocatrice et ludique d’une nuit de sabbat, où un violon désaccordé s’amuse à exciter les esprits malins, et où les sons les plus variés arrivent de l’orchestre (on pense notamment à l’usage du xylophone, que le compositeur reprendra dans son fameux Carnaval des animaux). Rien de mieux pour ressentir l’ambiance de cette danse que de lire des extraits du poème de Jean Lahor qui inspira Saint-Saëns :

« Zig et zig et zig, la mort en cadence
Frappant une tombe avec son talon,
La mort à minuit joue un air de danse,
Zig et zig et zag, sur son violon. […]
Zig et zig et zig, chacun se trémousse,
On entend claquer les os des danseurs, […]
Mais psit ! tout à coup on quitte la ronde,
On se pousse, on fuit, le coq a chanté. »

Camille Saint-Saëns (1835-1921), Concerto pour piano n°2 en sol mineur (1868)

Rapidement composé (en 17 jours !) pour la venue à Paris du grand pianiste, chef d’orchestre et compositeur russe Anton Rubinstein, ce concerto est devenu le plus célèbre de son auteur. Liszt lui-même, présent lors de la création (Saint-Saëns jouait la partie de soliste), félicita le compositeur.
L’œuvre propose une structure originale : contrairement à la presque totalité des concertos, de toutes les époques, il ne comprend pas de véritable mouvement lent. Il ne faut pas s’attendre à des épanchements incontrôlés (même le lyrisme du premier mouvement reste tout à fait noble), mais à des jeux rythmiques, des passages dansants, et surtout, bien sûr, une présence imposante de l’instrument soliste, dont l’étendue sonore et la virtuosité sont admirablement mises en valeur (ne serait-ce que dans la magnifique cadence introductive).

 

Olivier Moulin


Antoine de Grolée

Diplômé du Conservatoire supérieur de Lyon et de l’Académie pianistique d’Imola, le pianiste Antoine de Grolée a remporté le 5ème Prix du Concours International Long-Thibaud en 2007, à 23 ans et et finaliste du concours Chopin sur instruments historiques en 2018. Il a reçu les conseils de grands musiciens et pédagogues tels que Zoltan Kocsis, Hortense Cartier-Bresson, Anne Queffélec, le quatuor Ysaÿe… Il est également lauréat de la Fondation d’entreprise Banque Populaire, de la Fondation Charles Oulmont et du prix international ProMusicis.

Autant attiré par le répertoire solo que la musique de chambre, le concerto et l’accompagnement de chanteurs, il est invité depuis plusieurs années dans de nombreux festivals : Festival des Arcs, Festival de Menton, Chopin à Bagatelle, Prima la Musica à Vincennes… Il s’est produit dans des salles parisiennes (Salle Cortot, Hôtel de Soubise…), lyonnaises (Salle Rameau, Salle Molière, Amphithéâtre de l’Opéra…), à l’Auditorium St-Pierre-des Cuisines à Toulouse… Il a également joué à Bruxelles (Palais des Beaux-Arts), en Espagne (Festival du Prince des Asturies), en Moldavie (Nuits pianistiques de Chisinau), en Italie, Autriche, Angleterre, Argentine…

Stéphanie Marie Degand

Stephanie-Marie Degand est aujourd’hui l’une des rares interprètes capable de maîtriser les techniques et les codes d’un répertoire allant du XVIIe siècle à la création contemporaine. Formée à Caen par le pédagogue et chef d’orchestre Jean-Walter Audoli, mais également par Emmanuelle Haïm, elle rentre à l’unanimité au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans la classe de Jacques Ghestem. Elle y affirme d’emblée une démarche pionnière de non-cloisonnement des répertoires en intégrant également le département de musique ancienne.Elle bénéficie ainsi de l’enseignement de maîtres tels que Jacques Rouvier, Alain Meunier, Pierre-Laurent Aimard, mais aussi William Christie, Christophe Rousset, Patrick Bismuth et Christophe Coin. Elle obtiendra 4 premiers prix et suivra le perfectionnement de violon, avant d’entamer une carrière atypique.

Soliste confirmée, chambriste passionnée, violon solo engagé, la direction, et surtout la transmission : rien n’échappera à cette artiste à « l’esprit droit et l’imagination ardente » (P. Baillot, méthode officielle de violon de 1803). Avec le Concert d’Astrée, qu’elle a co-fondé avec Emmanuelle Haïm, et dont elle sera le violon solo puis l’assistante musicale, elle enregistre un répertoire allant de Monteverdi à Mozart. Avec sa partenaire Violaine Cochard, un disque Mozart-Duphly très remarqué par la critique. Elle grave aussi bien les concertos du Chevalier de Saint George que celui de Tchaïkovski, en passant par Haydn, Schumann, Dubois…Parallèlement à son activité de concertiste, elle se consacre progressivement à la direction. Du violon elle dirige notamment l’Orchestre Philharmonique de Liège, Les Violons du Roy, l’Orchestre d’Auvergne…mais à la baguette, elle sera également chef-assistante sur Don Giovanni de Mozart au Théâtre des Champs-Elysées fin 2016. Titulaire du CA, elle est professeur de violon au Conservatoire National Supérieure de Musique et de Danse de Paris, mais enseigne également dans le département de musique ancienne l’approche du répertoire sur instruments historiques.


VociHarmonie Didon et Enee

Suor Angelica (Puccini) avec VociHarmonie

Suor Angelica VociHarmonie Honfleur

Suor Angelica

VociHarmonie

Giacomo PUCCINI – Suor Angelica
Francis POULENC – Litanies à la Vierge noire

Ensemble Vocal VociHarmonie

 

Catherine Manandaza, Suor Angelica
Maria Cristinia Villasmil, La Zia Principessa
Solistes de l’Ensemble vocal

Daniel Gàlvez-Vallejo, direction

Dimanche 17 avril 2022

20h30

Réservation en ligne

Église Sainte Catherine de Honfleur

Tarif unique 15€


Simon Proust

Entretien avec Simon Proust

Rencontre avec Simon

Simon PROUST, chef d'orchestre

Les Ondes plurielles ont eu la chance de jouer La Jeune Fille et la Mort de Schubert, ainsi que Les Planètes de Holst, sous sa direction.

Simon Proust

Que représentent les Planètes pour toi ?

C’est une découverte. J’en connaissais des extraits, que je n’aimais guère, j’avais des a priori… Puis j’ai ouvert la partition : c’est une merveille d’orchestration et de couleurs, une leçon d’instrumentation, du début à la fin !
C’est écrit pour un orchestre gigantesque, mais à part certains passages de Jupiter ou de Mars (très connus, même si ce ne sont peut-être pas les plus intéressants) où la masse explose, c’est de la dentelle. Chaque instrument est utilisé comme soliste, les cordes sont divisées, une vraie finesse se dégage du conducteur.
C’est une œuvre de divertissement, d’amusement, émaillée de nombreux symboles à rechercher, comme dans un jeu de piste.

L’auditeur peut parfois se croire dans un film…

De nombreux compositeurs (John Williams, Hans Zimmer…) ont puisé leur inspiration chez Holst. Mais l’erreur serait de vouloir faire de la musique de film avec cette partition. Il faut faire un effort pour s’extraire des références qu’on a tous, et retrouver une forme de simplicité et de fidélité au texte.
À l’époque, aucun univers n’était montré au cinéma. Comme Leonard Bernstein l’explique, Hoslt n’avait pas une approche scientifique des planètes. Il avait une vision astrologique, et non astronomique. Cela explique pourquoi il n’y en a que sept, dans un ordre distinct de l’ordre consacré, et qu’il manque la terre (centre de tout en astrologie, donc non représentée). Cela explique aussi pourquoi il y a tant de symboles. C’est un défi que de comprendre pourquoi Mercure est un scherzo insaisissable, pourquoi Saturne est un mouvement lent, pourquoi Uranus évoque l’apprenti sorcier…

Quelle est ta planète préférée ?

Toutes ont une spécificité. Je m’amuse comme un fou avec Uranus, j’aime beaucoup Mercure. La plus compliquée me semble Saturne, qui tourne sans fin.

Quels sont tes projets, tes rêves ?

Je vais bientôt retrouver avec grand plaisir la musique russe (Rachmaninov, Tchaïkovski), par laquelle j’ai commencé ma carrière de chef. Et je rêve de diriger la Cinquième symphonie de Mendelssohn (encore des symboles ! ) et la Septième de Sibélius, et de monter Mass de Leonard Bernstein !


Dominique Breme Orangerie de Sceaux

Entretien avec Dominique Brême

Rencontre avec Dominique Brême

Directeur du musée du Domaine départemental de Sceaux

Dominique Breme

Pourquoi choisir les Planètes et en quoi cette œuvre résonne-t-telle avec le Domaine de Sceaux?

Le musée du Domaine départemental de Sceaux met en place une offre d’un nouveau genre : Les Grandes Heures de Sceaux.

Il s’agit de quatre week-ends annuels – du vendredi soir au dimanche après-midi – organisés autour de l’une des quatre grandes familles ayant possédé le domaine, du XVIIe au XIXe siècle (Colbert et son fils Colbert de Seignelay, le duc et la duchesse du Maine, le duc de Penthièvre, le duc et la duchesse de Trévise), et d’une thématique en relation avec leurs goûts, leurs activités ou les mœurs de l’époque. Toutes les formes d’expression artistique et de pratique culturelle – musique, théâtre, cinéma, expositions, ateliers… – composeront le programme de ces Grandes Heures.

Le premier rendez-vous est consacré à l’une des plus extravagantes princesses françaises, la duchesse du Maine qui, parmi ses nombreuses passions (dont le poulet rôti), cultivait celle de l’astronomie. Son conseiller en sciences, fêtes et cérémonies (car tout cela se mêlait en d’interminables nuits de réjouissances) était Nicolas de Malézieu, membre de l’Académie Française, auteur, mathématicien, géomètre et astronome estimé. Le musée conserve un fort beau tableau de François de Troy – La Leçon d’astronomie de la duchesse du Maine (vers 1702) – montrant l’érudit enseignant à Ludovise (on l’avait ainsi joliment surnommée) le mouvement des sphères célestes.

Dans le cadre de ces Grandes Heures, nous avons souhaité donner un beau concert d’ouverture et, dès que l’on pense astronomie et musique, vient à l’esprit la suite fameuse de poèmes symphoniques de Gustav Holst intitulée Les Planètes, créée en 1918. Nous ne pouvions croire que cette œuvre ambitieuse eût quelque chance d’être donnée dans l’Orangerie de Sceaux, mais cela était sans compter sur l’enthousiasme naturel de l’ensemble Ondes plurielles qui, justement, aime à relever ce genre de défi…

Quel lien avez vous avec Ondes plurielles et pourquoi choisir un orchestre amateur pour un projet comme celui ci?

L’ensemble Ondes plurielles s’est déjà produit à Sceaux. Nous l’avons sollicité une première fois, un peu par curiosité, et avons été immédiatement séduits, au-delà de la grande qualité musicale de l’intervention, par l’enthousiasme, l’adaptabilité (pour ne pas dire la plasticité) et surtout le goût du « pas de côté » qui animent le groupe. En deux mots, l’amateurisme éclairé que vous représentez a ceci de rafraîchissant qu’il est audacieux dans ses projets et d’un allant sincère, immédiatement communicatif, des qualités qui parfois se sont un peu émoussées au sein d’ensembles plus institutionnels.

En outre, l’amateurisme – au sens noble du mot – est bien ce qui caractérisait les folles soirées de Ludovise qui, elle-même, n’hésitait pas à monter sur les planches de son petit théâtre, entourée de courtisans non moins entreprenants, pour se livrer à l’empire des arts : reconnue pour sa maîtrise de la viole de gambe et de la flûte, la duchesse du Maine n’était pas davantage effrayée par le rôle de Célimène qu’elle porta avec la plus grande conviction. Fontenelle et Voltaire furent souvent de la partie… La musique mêlée d’astronomie, servie par des amateurs seulement préoccupés par l’intensité et la qualité de l’instant, s’inscrit dans une tradition dont résonne infiniment toutes les pierres de Sceaux. Vous êtes ici chez vous.


Planètes extrait
Holst Planètes Ondes plurielles

Les Planètes

Gustav Holst – Les Planètes
Simon PROUST, direction

Programme détaillé

Dans le cadre des Grandes Heures de Sceaux
L’astronomie au temps de la duchesse du Maine

Avec la complicité des étudiantes de la classe de chant de Caroline FEVRE au Conservatoire à Rayonnement Départemental de Blanc-Mesnil

Concert symphonique et observation des étoiles

Vendredi 1er octobre 2021

20h

Olivier RABET

Entretien avec Olivier Rabet

Rencontre avec Olivier

Olivier RABET, compositeur de TangoS (œuvre créée par Ondes plurielles le 12 juin 2021)

Olivier RABET

Pourquoi TangoS ?

TangoS, c’est une idée du tango, mon interprétation de cette musique. Je l’ai écrit à partir du poème de la chanson Silbando, un grand classique du genre, sensuel, charnel, pulsionnel, qui raconte l’histoire d’un adultère tragique dans les bas quartiers de Buenos Aires.

J’explore dans cette pièce différentes formes de tangos. On entend par exemple les échos de la milonga que décrit le poème. Le S de tangos dit cette pluralité des danses qui s’enchevêtrent (en même temps qu’il est un clin d’œil à ma fille S. qui m’a inspiré le motif principal en tapant 4 notes sur un piano).

Écrire un tango pour un orchestre classique, sans accordéon ni bandonéon, est-ce possible ?

C’est une gageure d’autant que j’ai écrit cette pièce en référence aux tangos classiques des années 1950-1960, joués pour être dansés (Recuerdo, de Horacio Salgan, et la Yumba, d’Osvaldo Pugliese, voir la Playlist ci-dessous), et non en référence à Astor Piazzola, qui représente déjà une évolution du genre, tissée d’influences européennes. Or un orchestre classique ne danse pas, d’autant que la masse favorise l’inertie.

Je ne cherche pas à avoir le rendu d’un Orquesta típica. TangoS ne fait pas plus tanguer (trop de changements de mesures !) que la Valse de Ravel ne fait valser.

En revanche, j’ai essayé d’évoquer la couleur tango et le bandonéon en écrivant … des choses un peu fausses : des instruments jouent la même chose, mais pas dans le même mode (fa sol la si / fa sol lab si). Et j’ai surtout tenté de me rapprocher de l’énergie des tangos de l’âge d’or, qui apparaissent dans la pièce, et dont j’ai repris la structure rythmique. Car l’essence du tango, c’est le rythme !

Ondes plurielles a déjà joué l’une de tes précédentes compositions, Serre-nade en 2017. Quelle relation as-tu avec cet orchestre ? 

C’est un orchestre composé de musiciens que je connais et apprécie de longue date, dont je sais l’engagement et le plaisir de relever des défis artistiques.

Si j’oublie le destinataire d’une commande quand j’écris pour orchestre, j’attache une grande importance à ce que les musiciens se fassent plaisir et comprennent la pièce. Et je suis toujours très heureux d’échanger de vive voix avec eux !

Avant de venir découvrir l’œuvre, voici quelques tangos pour vous plonger dans l’ambiance

Recuerdo, Horacio Salgan

La yumba, Osvaldo pugliese

Milonga mis amores, Pedro Laurenz

Victoria, Olivier Rabet


vociharmonie

Didon et Enée à Honfleur

Purcell VociHarmonie

Didon et Enée à Honfleur


Collaboration avec VociHarmonie

Henry Purcell – Dido and Aeneas

Arrangement pour voix de femmes

Aurore BUREAU (Dido)
Tarek MOHIA (Aeneas)
Marie CORDIER (Belinda)
Maria Cristina VILLASMIL (Sorceress)

Choeur féminin VociHARMONIE
Cordes Ondes plurielles
Continuo Nao MATZDA

Direction musicale Daniel GALVEZ-VALLEJO

Renseignements et réservations

Dimanche 29 août

de 16h à 18h

Informations pratiques

Les Greniers à Sel
Honfleur

Tarif unique : 15 €

Les événements sont proposés dans le respect des normes sanitaires (Pass Sanitaire obligatoire)


Butterfly Serra-di-Ferro

Festival « l’aria di a sarra »

Madame Butterfly Corse

Madame Butterfly


Collaboration avec le Centre d’Art Polyphonique de Corse (Sartène), dans le cadre du 2è festival « l’aria di a sarra » à Serra di Ferro (Corse du Sud)

Giacomo Puccini – Madame Butterfly

Julia KNECHT (Madama Butterfly)
Ivan DEFABIANI (Pinkerton)
Jean-Marc JONCA (Sharpless)
Lorrie GARCIA (Suzuki)
Olivier TROMMENSCHLAGER (Goro)

Hector Berlioz – Les Nuits d’été

Marie SAADI (mezzo-soprano)

Arthur Honegger – Pastorale d’été

Romain DUMAS , direction

Programme du festival

Mardi 20 juillet 21h30

Berlioz, Honegger

Mercredi 21 juillet 21h30

Puccini

Vendredi 23 juillet 21h30

Puccini

Informations pratiques

Espace Jean Marc Fiamma
20140 Serra di Ferro

Entrée 15 euros
gratuit pour les - de 18ans

Tel : 0495740212


Vidéos