Rencontre avec Pierre
Pierre MOSNIER, chef d'orchestre
Pierre a accepté et relevé le défi du premier concert d’Ondes plurielles en dirigeant la Nuit transfigurée de Schoenberg
Pour ses premiers concerts en 2018, les Ondes plurielles ont choisi d’interpréter une œuvre rarement jouée par les orchestres amateurs : La Nuit Transfigurée d’Arnold Schoenberg. Retour sur ce projet avec le chef invité Pierre Mosnier.
Que représente la Nuit transfigurée pour toi ?
C’est une montagne ! Avec un peu de chance, j’aurai dans 20 ou 30 ans quelques certitudes sur cette pièce. Tout est difficile, à la fois pour l’orchestre et pour le chef. C’est un monument de la musique du XXème siècle que l’on doit prendre avec humilité et respect.
Comment t’es tu préparé à la diriger ?
J’ai mené des recherches sur le contexte d’écriture de la pièce, la vie d’Arnold Schoenberg, les mouvements esthétiques de l’époque. J’ai étudié le poème à l’origine de cette Nuit transfigurée.
Puis j’ai beaucoup travaillé sur la partition, ainsi que sur la définition du son ; un son viennois du début du siècle, très différent du son beethovenien, mozartien, ou français. Et À la fin, j’ai écouté les enregistrements de référence, pour savoir s’il existe des conventions non écrites.
Quel est ton parcours de chef ?
J’ai commencé à l’École normale de musique, dans la classe de Dominique Rouits, puis j’ai travaillé avec différents orchestres à Paris et en Europe. Trois grands chefs ont été mes Pygmalions : Paavo Järvi, Tugan Sokhiev, à la tête du Capitole de Toulouse, avec qui j’ai eu la chance de travailler la 4e symphonie de Brahms, et mon maître, Georges Prêtre, qui aiguillonne encore aujourd’hui chaque décision que je prends, dans la musique comme dans la vie.
Quelles différences perçois-tu entre un orchestre professionnel et un ensemble amateur comme les Ondes plurielles ?
Un orchestre amateur demande davantage de répétitions et de temps. L’un des défis est de savoir jauger son exigence, être patient, et adapter sa manière de parler aux musiciens. Mais, ce n’est pas parce qu’ils sont amateurs qu’ils sont moins bons en ensemble. Georges Prêter me disait « amateurs, professionnels, c’est le même métier, pour un chef d’orchestre ». Dans le mot amateur, il y a le mot « aimer ».
Le 2 septembre prochain, tu monteras sur la scène de Classique au Vert pour redonner La Nuit transfigurée, en première partie d’Appalachian Spring d’Aaron Copland.
Je suis curieux de voir ce que j’aurai à dire sur la Nuit transfigurée après trois mois de maturation, qui me permettront de l’oublier et d’y revenir avec des oreilles fraîches et un nouveau regard. Et je suis très heureux de diriger pour la première fois Appalachian Spring !
Qu’aimerais-tu ensuite diriger ?
Je suis obsédé depuis quelques mois par Roméo et Juliette de Berlioz !